Tout va plus vite
Les distances se réduisent, les trajets se multiplient et nous sommes en perpétuel mouvement.
Est-ce là un simple constat de notre activité pédestre ou bien est-ce plus profondément l’expression d’une évolution de nos modes de vies et de nos aspirations sociétales ? Car si la vitesse de trains, des avions ou du transfert de données a indéniablement accélérée ces dernières années, quant est-il du rythme de nos vies ? Sommes-nous, nous aussi, engagés dans une incessante course contre la montre ?
Nous nous engageons, en effet, dans une course effrénée après la vie, de peur que celle-ci ne nous rattrape. Nous devons alors sans arrêt nous adapter aux milieux qui nous entourent, faire preuve de souplesse et de mobilité. Du salarié expatrié à l’entrepreneur freelance en passant par l’étudiant Eramus, c’est alors toute une génération qui se doit de faire preuve de plus flexibilité.
[bctt tweet= »Il n’y a plus de raison d’acheter un vélo lorsque l’on a accès au Vélib ! « ]
Une grande partie de cette nouvelle population d’actifs ne cherche donc plus la possession mais la possibilité d’un accès. Pourquoi apprendre par cœur un itinéraire à l’heure de Google Maps ? Pourquoi acheter un vélo lorsque l’on a accès au « Vélib » ?
[bctt tweet= »Sommes-nous les nouveaux nomades du XXIème siècle « ]
Cette nouvelle tendance est aussi le reflet d’une évolution de notre société, de notre façon de penser et de notre approche de la connaissance. Nous n’avons plus besoin de « posséder » quand tout nous est accessible et sans le moindre engagement. Le « on demand », « sans engagement », voire les locations à l’heure deviennent les nouvelles normes. Michèle Debonneuil a alors donné un nom à ce concept : « d’économie quarternaire » comme le reflet d’une société défait de toutes attaches fixes.
Les nouveaux nomades du XXIème siècle sont alors toutes ces personnes dont la possession n’est plus un objectif mais un frein dans un monde en constant mouvement.
« Les gens imaginent que l’errant va le nez au vent. Pourtant c’est avec rigueur qu’il trace sa route. Il faut de la discipline pour ne pas céder à l’envie d’une halte. Il faut de la méthode pour gagner le rythme nomade, cette cadence nécessaire à l’avancée et qui aide le marcheur à oublier sa lenteur. » Petit traité sur l’immensité du monde, Sylvain Tesson