Jardin zen, bambou géant, yoga … Autant de mots qui résonnent dans nos têtes à la simple évocation du terme de « design japonais ». Même si le Japon est souvent associé à l’univers de Tokyo, la capitale qui ne dort jamais, il est aussi le temple de l’épuré et d’un mode de décoration tout particulier.
[bctt tweet= »Le Japon est aussi le temple de l’épuré et d’un mode de décoration tout particulier. »]
Le pays du soleil levant entretient en effet depuis des décennies cet art de l’aménagement intérieur qui repose sur 5 piliers principaux de la culture japonaise ancestrale : la sensibilité, l’harmonie, l’élégance, la perfection ou encore la sensorialité.
[bctt tweet= »Le beau s’accorde avant tout avec l’utile »]
Qui plus est, à l’image d’un haïku (petit poème court de la littérature japonaise classique), la culture japonaise du design peut se résumer en quelques mots : le beau s’accorde avant tout avec l’utile. Pas étonnant donc que cette part importante de la culture japonaise se traduise par un véritable art de vivre et un fort intérêt pour la décoration et l’aménagement des lieux de vie.
La tradition des intérieurs épurés et à l’atmosphère zen vient directement du Taoïsme et des anciennes traditions japonaises. Le zen est en effet une branche du bouddhisme qui prend ses origines aux sources des enseignements taoïstes et qui s’appuie principalement sur la méditation en position assise.
Une part importante est faite au vide et au suggéré : La calligraphie de l’enso (en japonais, « cercle ») symbolise, dans le bouddhisme zen, la vacuité ou la pratique et l’éveil qui sans cesse se renouvellent. Ce principe est ainsi repris au sein de l’habitat : les machiyas, les jardin d’été, les pavillons de thé sont autant d’archétypes de l’architecture japonaise suggérant la vacuité et l’impermanence. Certains pavillons sont d’ailleurs également nommés « chaseki » ou « demeure du vide ».
Dans la plus pure tradition japonaise, le suggéré est plus important que le révélé. L’observation, le vide et l’épuré sont fondamentaux pour l’épanouissement et le travail de l’esprit. Et contrairement à une pensée traditionnellement occidentale, le vide n’est pas pensé comme un manque ou une privation mais comme l’esquisse de la perfection.
L’esthétisme japonais réside donc dans le dénuement de l’espace, dans l’évocation et l’épuré : du panneau coulissant à l’arche ovale en passant par les tatamis tous les éléments ont vocation à l’éveil de l’esprit.
J’envie aux japonais l’extrême netteté qu’ont toutes choses chez eux. Jamais cela n’est ennuyeux et jamais cela paraît fait trop à la hâte. Leur travail est aussi simple que de respirer et ils font une figure en quelques traits sûrs avec la même aisance comme si c’était aussi simple que de boutonner son gilet.
Lettre de Van GOGH à son frère Théo – Anvers, 17 septembre 1888